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Day 101 PCT : Deschutes National Forest - Irish and Dumbbell Lakes - km 3133

vincentsouverain51

Dernière mise à jour : 12 janv. 2023

30 juillet 2022 : 28 mi / 48 km - D+ 1200m / D- 900m - Total : 2013 miles / 3242 km



Cette journée pourrait s'appeler la journée des mille lacs tellement j’en ai croisés.

En marchant ce matin, je me faisais la réflexion qu’une nouvelle fois, chaque section a sa particularité ou sa problématique qui permet d’organiser sa journée.

Dans le désert, c’était la recherche de l’eau, dans les Sierras, le passage des cols et la traversée des névés avant que la neige ne devienne trop molle, dans le Nord de la Californie, la recherche d’un campement qui ne soit pas dans des zones incendiées.


Dans l’Oregon, les journées, depuis quelques jours, s’organisent en fonction des lacs.

J’essaye de prévoir mes arrivées à un lac. Et puis tant qu’à faire mes pauses aussi et surtout celles du midi pour aller piquer une tête. Il fait tellement chaud et moite la journée que la perspective d’un lac pour m’y baigner est motivante.




Aujourd’hui, la pause de 10h se fera au lac Charlton, et la pause du midi à Irish Lake. Quand au soir, j’ai prévu de m’arrêter à Dumbbell Lake.

Je quitte donc le Bobby Lake pour arriver à 10h à Charlton Lake. L’association des 2 lacs me fait sourire : Bobby Charlton était un joueur de foot anglais des années 60, très populaire et anobli. Je pense qu’il ne s’agit là que de pure coïncidence.



Il n’y a pas que des lacs qui marquent cette journée et généralement lOregon. Je traverse également de longues étendues de forêts dont une qui garde les stigmates d’une tempête selon toute vraisemblance. Tous les arbres sont abîmés et couchés.





Pour autant, ces longues étendues ne rendent pas l’Oregon monotone. En tout cas, pas pour moi.

J’entends beaucoup de randonneurs se lasser de ces « green tunnels » et se laisser aller aux clichés de l’ennui et de la platitude. Si l’on rajoute à cela les moustiques, l’Oregon est définitivement enterré.

Aujourd’hui, je tombe sur un randonneur dans le sens inverse et que je prends sur le coup pour un « southbounder » mais son visage est familier et bien qu’il soit couvert de la tête aux pieds à cause des moustiques, je reconnais « water snob », un gars qui tient son trail name de la manière dont il gère l’eau, ou plutôt dont il ne la gère pas puisqu’il prend très peu d’eau, il la « snobe » donc.

Autant il a une résistance incroyable à l’hydratation autant il ne supporte pas le moindre moustique. Je peux trouver pertinent de revêtir une tenue anti-moustiques le soir quand on est statique et que les essaims deviennent nombreux et ne vous lâchent pas mais être équipé de moustiquaires en pleine journée est selon moi exagéré. Peut être suis-je à ce point immunisé.

Je lui demande pourquoi il fait marche arrière.

Il me répond qu’il en a assez de l’Oregon en raison de sa monotonie et des moustiques. De plus il entend, comme nous, de plus en plus parler des incendies et il craint d’être bloqué.

Ce mélange de plusieurs facteurs le décide à quitter cet État et à aller directement dans le Washington. Je trouve cela radical mais après tout, chacun son ressenti et sa route.



Je passe de bons moments dans cet État et surtout dans cette partie bordée de lacs que je n’attendais pas forcément.

Je reste persuader que lorsqu’on arrive dans l’Oregon, il faut arriver à se forger son propre regard.

Pour moi, l’Oregon n’est pas du tout ennuyant et plat.

Cela m’amène à un constat plutôt positif : quand j’ai démarré le PCT, j’avais beaucoup d’images et de vidéos en mémoire d’après les témoignages de randonneurs du PCT que j’avais vus sur le Net ou le film Wild.

Je recherchais même un peu les endroits iconiques comme la traversée de l’Aquaduct après Hiker Town. En somme, je vivais le PCT sur les pas de mes prédécesseurs, un peu comme un touriste qui visite les passages obligés.

Je m’aperçois que désormais, je vis à 100% mon propre PCT, je suis le témoin de mes propres expériences, de mes propres ressentis, j’ai une vision neuve sur les lieux et les gens. Je suis dans la pure découverte.


La journée se passe comme prévu. Je fais ma pause de 10h à Charlton Lake et ma pause de midi à Irish Lake. Je suis accompagné de Hide N’ Seek en arrivant à Irish Lake et nous avons la bonne surprise de découvrir un cooler avec de la bière à l’intérieur. Un généreux donateur est encore passé par là et comme souvent l’inattendu mêlé à une soif de loup rendent cette bière délicieuse et la meilleure du monde, d’autant que nous ne sommes pas les 1ers à être passés et qu’il ne reste que 2 canettes.

Nous espérons que Sweeper et Pirate pourront en profiter, puisqu’ils sont derrière nous.

Nous aurions pu prendre les 2 canettes pour nos amis mais cela ne se fait pas : premiers arrivés, premiers servis, c’est juste pour tout le monde. Et on ne prend qu’une canette par personne, cela va du bon sens.

C’est une lapalissade mais cette pause est très agréable. Nous nous réservons un bout de lac à l’ombre et la douce routine du lunch break se met en place : baignade, remplissage de la poche à eau, filtrage toujours trop long, sustentation de 2 tortillas qui deviennent de plus en plus anarchiques dans leur contenu, et puis le meilleur, la finalité de tout ça … la sieste !



L’après-midi se passe tranquillement avec toujours autant de lacs et une rencontre avec un randonneur de week-end et son chien. Comme souvent, j’ai retenu le nom du chien, un labrador, mais pas de son propriétaire : Cooper. Et comme toujours, la rencontre avec un chien m’émeut car elle me fait toujours penser à mon chien, Phoenix à qui je pense tous les jours en me demandant comment il va et si cette distance changera notre relation.

Cette rencontre donne le prétexte à une pause un peu plus longue que d’habitude et nous jouons avec Cooper à coup de lancers de bâtons dans l’eau. Cooper été très bien dressé et n’en demande pas moins.




Une fois n’est pas coutume, nous marchons à trois pour le restant de l’après-midi : HNS, Pirate et moi.



Nous arrivons à la tombée du soleil au Dumbbell lakes. Les couleurs rouge-oranger et l’emplacement qui surplombe le lac, rendent ce lieu paradisiaque. Un de ces lieux qui donne envie de se (re)poser quelques jours et ne rien faire sauf écrire, lire, observer, humer …





Il est très rare de voir les sacs pendus aux arbres pour protéger la nourriture contre les ours. Je le voyais un peu dans les Sierras, mais c'est la 1ère fois que je vois quelqu'un qui sait le faire aussi bien en respectant les bonnes mesures et surtout en trouvant le bon arbre, car c'est surtout ça le problème. Sur le papier, le principe est intéressant voire nécessaire mais dans la réalité, trouver des arbres qui permettent l'inaccessibilité du sac aux ours est quasiment impossible.

En réalité, lorsqu'on voit les premiers ours, on comprend rapidement qu'ils sont trop trouillards pour venir vous tirer votre nourriture dans la tente lorsque vous êtes présent. A moins de tomber sur un grizzly, ce qui est presqu'impossible dans l'Oregon ou le Washington.


 
 
 

2 comentarios


Isa Pct
Isa Pct
04 ene 2023

Bizarre ta réflexion sur les sacs pendus quasi inexistants... lors de notre expérience c'était plutôt l'inverse, les hikkers jouaient le jeu même s'il faut avouer que parfois ce n'était pas vraiment fait dans les règles de l'art surtout faute d'arbre en adéquation...

J'ai le souvenir d'avoir décroché nos sacs un matin avec une belle "poop" fraiche au pied du tronc qui avait hébergé nos victuailles et je me suis dit que cette pratique n'était donc pas vaine 😉

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vincentsouverain51
08 ene 2023
Contestando a

Oui en effet, je pensais vraiment trouver plus de sacs pendus que ça. Il y en avait un peu dans les Sierras, mais sinon, pas beaucoup. En même temps, il faut les trouver les arbres qui permettent de mettre ton sac aux bonnes mesures. J'en ai vu mettre leur sac à un 2m du sol, collé contre l'arbre. A quoi bon ? Pas mal ton anecdote sur les poop trouvés au pied du tronc. En effet, tu as bien fait ce jour-là 😂

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