21 août 2022 : 11 mi / 18 km - D+ 1100m / D- 450m - Total : 2432 miles / 3920 km
Cela fait 4 mois que j’ai commencé mon aventure et en guise de moisiversaire, j’ai le droit à un cadeau bien moisi justement … le Norovirus, autrement dit la gastro !
Le Norovirus est courant en Amérique du Nord et un cluster de hikers malades s’est formé à Snoqualmie.
Les premiers symptômes que j’ai eus hier soir en remontant après Snoqualmie se confirment au réveil : mal de ventre, diarrhées, vomissements.
La vitesse de propagation est aussi fulgurante et rapide que les symptômes.
Je décide de ne pas redescendre à Snoqualmie comme beaucoup le font aujourd’hui. Ça ne sert à rien d’être dans ce bain de malades et de répandre le virus. De plus, les hôtels sont pleins ou refusent les gens malades.
Le nombre de hikers touchés est impressionnant. Je croise Flamingo qui me dit que les 5 personnes de son groupe sont malades.
Je me traîne péniblement jusqu’au Ridge Lake pour me reposer et attendre que ça passe un peu.
Le lac est magnifique et ç’aurait été normalement l’occasion pour moi de me baigner, mais je n’ai qu’une envie : dormir. Ce que je fais en me mettant à l’écart et en regardant le nombre de hikers défiler et plonger dans l’eau turquoise. Cela ne me donne même pas envie.
Je ne sais pas si je vais rester la journée complète mais 5h plus tard, je me sens légèrement mieux alors je lève le camp et repars.
Je me rends assez vite compte que j’aurais dû laisser tomber pour la journée et rester à Ridge Lake. Au bout de 2 km, je sens mes jambes lourdes et de nouveau une très grande fatigue. Je n’avance pas et ça continue de monter.
Le paysage est magnifique, je suis dans Alpine Lakes wilderness, mais je n’arrive pas à profiter.
Je décide de m’arrêter au premier campement qui vient mais manque de chance, j’atteins une « zone sensible » où il est interdit de camper pour préserver l’environnement.
Alors, je continue péniblement et là où je ne m’y attendais pas, passé la zone sensible, je trouve, dans un virage, un emplacement avec une vue saisissante sur la chaîne alpine et sur le mont Rainier au fond. Sans doute, l’un de les meilleurs emplacements depuis le début. Comme quoi, dans mon malheur, il y a un peu de réconfort.
Je profite de cette vue pendant toute la fin d’après-midi jusqu’au couché de soleil flamboyant.
J’entends quelques pierres qui chutent derrière moi et qui finissent sur ma tente.
J’ai cette sensation étrange de silence que je ne suis pas le seul à entendre, comme une présence invisible tout près de moi et qui est la raison de ces petits éboulements…
Cela ne m’empêche pas de m’endormir. Je n’ai pas eu beaucoup d’appétit ce soir et les aliments activent les douleurs au ventre. Il faut que je récupère par le sommeil.
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