23 août 2022 : 25 mi / 40 km - D+ : 1350m / D- 1400m - Total : 2475 miles / 3949 km
Journée à 2 visages.
Je démarre dans une longue descente qui me mène à la Waptus river. Il fait très beau et chaud, et je me sens mieux ce matin. Plus aucun symptôme du Norovirus.
Malgré un peu de fatigue restante, j’ai retrouvé mes références temps/kilomètres habituelles : 14 km à 10h, 20 km à midi
Je décide de m’arrêter déjeuner au Deep Lake, II est midi, il fait chaud et j’ai envie d’une baignade avant de manger et de faire la sieste nécessaire.
Mais le temps devient rapidement nuageux.
Je ne me soustrais toutefois pas à cette envie; l’atmosphère reste chaude et je vais nager un peu.
Au moment de manger, le temps se gâte vraiment, d’abord quelques gouttes qui au fur et à mesure dessinent des cercles concentriques sur le lac. La pluie s’intensifie au point de faire disparaitre ces courbes régulières et d’effacer le reflet des montagnes dans l’eau devenue opaque et agitée. Signe qu’il est temps de me hâter à replier tout le matériel. Je repars sans la sieste mais avec mon imperméable.
Ce qui m’attend est une montée de plusieurs km et je n’aime pas attaquer une montée sans avoir digéré un minimum et fait la sieste pour faciliter cette digestion.
Je ne sais pas si c’est à cause de ça mais mes intestins, déjà un peu fragiles, me font immédiatement savoir que j’aurais dû faire une plus longue pause. Mes maux de ventre reprennent et je dois déjà m’arrêter au bout de 2 km. La pluie s’étant passagèrement interrompue, je décide de faire la sieste que j’ai manquée au lac.
Je repars une vingtaine de minutes plus tard mais le mal de ventre ne me quitte pas de toute l’après-midi. De nouveau, je peine dans la montée et perds mon rythme.
J’ai crié victoire trop vite, la gastro est encore un peu là.
C’est en arrivant à une rivière difficile à traverser notamment en raison du débit, que je me fais la réflexion que le Washington est en réalité un peu un condensé de toutes les sections d’avant : la chaleur du sud de la Californie, quelques traversées de rivières dangereuses comme dans les Sierras, un peu de bushwacking et d’arbres en travers du chemin difficiles à traverser comme dans l’Oregon et le Nord de la Californie…
Je suis rejoint à la rivière par Alex (Baloo) que j’avais quitté il y a quelques jours. La rencontre est brève car il avance vite et souhaite terminer rapidement son PCT. Depuis qu’il a dû éviter pratiquement tout l’Oregon, son PCT n’a plus la même saveur. J’essaye de le rassurer sur ce sentiment d’inachevé. Lorsqu’on est contraint et forcé par les éléments de raccourcir son parcours, ce n’est pas pareil que de quitter le PCT pour aller passer quelques jours de vacances sur les plages californiennes. Il faut trouver du réconfort dans le fait d’avoir échappé au pire et aux blessures aussi, et d’être encore en mesure de pouvoir rallier le Canada. Et puis après tout, chacun fait le PCT qu’il veut, certains choisissent de couper des sections. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas fait le PCT.
Je me donne comme objectif de camper au Deception Lakes ce soir en espérant ne pas être « trompé » sur la marchandise.
Le lac ne tient heureusement pas les promesses de son nom. Les teintes rouge du soleil couchant flamboient le sommet qui surplombe le lac. L’endroit est idéal pour bivouaquer.
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