27 mai 2022 - 13 mi / 21 km - D+ 350m / D- 750m - Total : 666 miles / 1071 km
Après plusieurs jours éprouvants de traversée du désert et 2 jours écrasés par la chaleur, une pause d’une demi-journée à Lake Isabella n’est pas un luxe.
D’ailleurs, le motel où nous arrivons non plus.
On dirait un motel sorti d’un slasher movie qu´aurait pu réaliser Quentin Tarantino a ses débuts. Mais il ne manque pas de charme.
Depuis avant hier, nous avons retrouvé Mad Ermit. Sa femme, Groovy l’accompagne sur le tracé du PCT en voiture et en caravane. Mad va prendre un zero day et passer une journée avec sa femme qu’il ne verra plus avant la fin de la traversée des Sierras.
J’adore ce couple. Groovy profite de ce suivi pour faire du trail magic. Elle offre des Aller-retours en ville pour les hikers. En l’occurrence ici, elle nous accueille à Walker pass campground avec de la pastèque et des pickles. Je déteste la pastèque en temps normal car trop fade, mais là, après une descente de 22 km précipitée par la motivation d’aller en ville se rafraîchir, je trouve ce fruit savoureux.
Une fois Mad Ermit arrivé, nous nous serrons tous pour tenter de rentrer dans le pick-up, quitte à aller dans le coffre. D’Habitude, c’est Sweeper qui joue le rôle du « trunk guy », mais aujourd’hui je me porte volontaire.
Au bout d’une demi-heure, nous arrivons au kern motel.
C’est un de ses motels désuets de bord de route d’une ville un peu fantôme où beaucoup de choses ont été laissés à l’abandon.
Nous nous en contentons très bien. Ce qui compte, c’est la douche, la lessive et un magasin à proximité. Aujourd’hui, ce sera chez VONS que nous ferons nos courses.
Mais avant cela une pause déjeuner dans une pizzeria et un peu de lessive au laundromat qui me donne l’occasion de piquer un somme.
Commençant à avoir la réputation de dormir en un clin d’œil et n’importe où, je suis pris une nouvelle fois en flag’ !
Cette fois-ci, j’arrive à limiter mes courses. Il restera 2 jours pour rejoindre Kennedy Meadows et un colis de nourriture m’attend là-bas. Mon but est d’arriver à KM le sac de nourriture vide.
Je vois depuis le début un peu de gaspillage de nourriture à travers les hiker boxes qu’on trouve dans chaque ville étape et qui sont comme je l’avais déjà précisé, des boîtes où les hikers déposent le trop-plein de nourriture ou de matériel, par conséquent mis à disposition des nouveaux arrivants. C’est en quelque sorte le recyclage à la mode randonneurs, et ça limite donc le gaspillage.
Un hiker avisé va toujours voir ce qu’il y a dans la hiker box avant de faire ses courses, tout comme il a intérêt de bien manger avant aussi. Quand vous arrivez en ville, c’est en général avec la langue qui touche le sol et des étoiles autour de la tête en forme de barbaque, de légumes, de fruits et de boissons bien fraîches.
Alors, toujours aller au restaurant dès que vous arrivez et ensuite allez faire les courses. Ça limite la casse au niveau du budget et ça évite de prévoir trop. Je vois des hikers acheter plein de trucs qu’ils ne mangent pas et qui finissent soit dans la hiker box soit comme enclume dans le sac !
Par exemple, depuis le début, je n’achète jamais de crème solaire. Je suis toujours sur d’en trouver dans la hiker box. Les gens achètent de la crème solaire, mais comme c’est trop lourd à porter, ils n’en prennent qu’un peu qu’ils mettent dans un contenant léger et mettent le reste du tube à moitié plein dans la hiker box. Au prix de la crème solaire, c’est le bon plan. Idem pour les rasoirs, les cotons tiges, les sachets zip locks.
Pour le matériel, c’est pareil. L’autre jour, une fille avait perdu ses écouteurs IPhone. Elle va dans la hiker box et en trouve de la même marque. Incroyable!
Les gens partent souvent avec un optimisme et un manque de réalisme par rapport au poids de leur sac qui leur font prendre des choses « au cas où ». Je les appelle les « just-in-case » : des ciseaux, un roman, un kit de fil de toutes les couleurs, une planche à découper du saucisson... D’abord, il est rare le saucisson ici, alors d’ici à ce que vous ayez besoin de la planche !
On trouve souvent des baskets aussi, et pas forcément utilisées.
Je me sers souvent de la hiker box pour bidouiller des trucs, comme de découper un textile pour faire un bout de serviette. Ou de prendre des petits contenants pour mettre du gel hydro ou du savon récupéré dans les motels.
Le soir, nous retrouvons Mad Ermit et Groovy pour aller manger au « 178 grill ».
Je retrouve dans les yeux d’Adolphe qui découvre un bar américain typique de petite ville, la même excitation que j’avais eu il y a quelques semaines en allant au Joshua bar.
Bonne soirée calme et Nuit paisible.
Les hiker boxes... ou les coffres des miracles... leurs inventaires est tjs une surprise qui intéresserait plus d'un sociologue... 😃
Bonne soirée à vous 😉
Isabella.....de Belmont-Tramonet ? 🤣 Sinon, sans transition, on est allés voir Parquet Courts ce soir au Grand Mix (il me semble que tu m'en avais parlé.... ou pas 😅), j'ai eu une pensée pour toi en voyant l'affiche d'Asgeir.... Bonne continuation les buddies !