2 juin 2022 : 22 mi / 35 km - D+ 1000m / D- 950m - Total : 760 miles / 1223 km
Les choses sérieuses commencent en terme de dénivelé.
Je gagne progressivement de la hauteur. J’avais atteint les 3000m au campement d’hier soir. Pendant plusieurs jours, je ne vais plus redescendre en dessous. Ou si ça arrive, c’est pour remonter encore plus haut.
Cela tombe bien car il va falloir que je m’acclimate à l’altitude pour arriver à monter le Mont Whitney (4400m) dans 2 jours. Le plus haut sommet continental américain.
Je n’ai jamais grimpé aussi haut, et c’est un de mes gros objectifs pendant mon PCT. C’est marrant car en réalité, le Whitney n’est pas sur le PCT, mais est si proche que tous les hikers pou presque le tente.
Désormais, les journées ne seront plus organisées en fonction des points d’eau comme c’était le cas dans le Sud et le désert mais par rapport à la topographie, à savoir, passer un col le matin pour éviter, en cas de neige, de franchir des névés avec une neige molle qui rend plus périlleuses les traversées.
On peut dévisser plus facilement ou percer la croûte neigeuse pour s’enfoncer d’1 ou 5m d’un coup, selon l’écart, les conséquences peuvent être graves.
Le paradoxe est qu’aux États-Unis, ou en Amérique de manière globale, vous pouvez atteindre des sommets de 4000m sans trouver une seule étendue de neige. Cela est d’ailleurs très compliqué de faire des prédictions et des prévisions sur le matériel, faut il s’équiper de piolets ou de crampons ? Personne ne sait vraiment vous répondre. Personnellement, je me suis équipé de crampons. Mieux vaut les avoir et ne pas avoir à s’en servir que d’être coincés au cas où. Par contre, pas de piolet. Je n’ai pas la technique pour m’en servir, donc au cas où, le temps que je l’acquiers, il serait de toute façon trop tard.
La neige dépend surtout du versant sur lequel vous vous trouvez.
J’observe donc en atteignant 3300m aujourd’hui que non seulement, il n’y a pas de neige mais que l’environnement est plutôt verdoyant. Il y a même des prairies qui font office de vallées. Je n’en avais pas vu avant d’entrer dans les Sierras.
Cela donne un côté rassurant à la montagne.
On a l’impression qu’on est davantage à 1200, 1500m maximum.
Le changement de profil par rapport aux Alpes et le coté plus rassurant et abordable se voit aussi par le pourcentage des pentes.
Ici, on n’attaque jamais une pente brutalement les poings agrippés aux bâtons, droit et haut devant. Non, ce sont très souvent pas de longs lacets qui permettent souvent de reprendre son souffle.
Par contre, on ressent l’altitude au niveau du souffle justement , sans non plus que ce soit très gênant.
Le rythme a baissé un petit peu.
Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je ressens plus d’assurance en moi ce matin, non pas que j’en manquais avant, mais j’étais en terrain moins connu sans doute.
En étant complètement différente des Alpes, la montagne me parle, le dénivelé, l’ effort régulier, cadencé, équilibré d’une marche verticale. J’adore ça !
Ce que je croyais être une très bonne journée, est un peu perturbée par une crève que je ressens en début d’après-midi.
Je n’avance pas aussi bien que je pensais et je fais plus d’arrêt que d’habitude, mais ça me fait profiter encore davantage des paysages.
Vraiment superbe! Je vois que ta motivation est intacte🙂 Bravo! Et merci encore pour ces récits Bonne route mon 🐔 🙂